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un pan de toile chez les étoiles
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un pan de toile chez les étoiles

VIP-Blog de cyberdam
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  • Créé le : 27/06/2005 06:47
    Modifié : 21/08/2008 09:22

    Garçon (47 ans)
    Origine : Nouméa
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    A marée basse, l'autoroute

    15/08/2006 07:59

    A marée basse, l'autoroute


    Tout est bien plus facile lors des grandes marées basses. Le platier de corail devient alors une vraie autoroute mais sans les voitures et camions bien entendu...
    Pour préparer la randonnée, le calendrier des marées ou la connaissance des lunes s'avère bien plus important que toutes les cartes de la région.


    Damien Faugerolles       mél: cyberdam@mls.nc       Retour: Accueil VIP-blog

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    Passage difficile

    15/08/2006 07:53

    Passage difficile


    Les embouchures ne sont pas les seules difficultés du parcours de la Côte Oubliée.
    Voici un exemple de passage particulièrement scabreux quand la marée est haute et les houles fortes.
    Escalader la falaise et crapahuter dans la brousse dense qui la couronne s'avère la seule solution praticable dans les circonstances les moins favorables.


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    Ouf !

    15/08/2006 07:45

    Ouf !


    Cette fois encore, les trapars (requins locaux) ont négligé de mettre à jour la fameuse légende...
    Pourvu qu'elle reste un simple phantasme, un mythe.
    L'ami Dan s'en est tiré aussi pour nous ramener les photos magnifiques de cette série.


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    Traversée

    15/08/2006 07:39

    Traversée


    La technique est simple: le sac à dos est emballé dans un sac plastique bien étanche et voila un flotteur qu'il suffit de pousser vers l'autre rive.
    A marée haute, il y a une centaine de mètres à parcourir de la sorte maintenant que je ne suis plus sur place pour faire le passeur.


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    L'embouchure de la Pourina

    15/08/2006 07:33

    L'embouchure de la Pourina


    Un havre pour les bateaux à faible tirant d'eau, l'estuaire de Pourina est navigable sur plusieurs kilomètres en plate, canot ou kayak.
    C'est aussi un obstacle diversement apprécié par les randonneurs sur le parcours de la Côte Oubliée...
    Dédé de Ouiné l'ayant baptisée "La mangeuse d'homme" est pour beaucoup à cette légende mainte fois démentie par des dizaines de valeureux explorateurs.


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    Le rendez-vous des poètes

    11/08/2006 05:34

    Le rendez-vous des poètes


    Tous les premiers mercredis de chaque mois, le Piano Bar de la Baie de l'Orphelinat offre un espace et un micro à tous les amoureux de la poésie.
    L'ambiance est très sympatique et les diseurs ou chanteurs de textes de coeur se succèdent sans façons.
    La fraicheur, l'émotion et le talent sont soulignés par quelques notes de piano ou, dans le cas des chansons, accompagnés avec virtuosité par le maître des lieux: Jean-Pierre Paillard.
    Et quel meilleur complice quand sa fine moitié, Marie-Jo s'empare de l'auditoire avec quelques interprétations de chansons rares?
    Les amateurs présents sont partagés entre l'admiration de cette belle voix placée avec justesse et l'obligation de relativiser le rendu de leur propre prestation...
    L'éclectisme est de mise pour faire cotoyer Victor Hugo et Grand Bonhomme Malade, Guy Béart et Jacques Prévert... avec des auteurs lisant leurs propres textes.
    En ce 2 Août , Fabien Jacquet (compère de fraîche date) et moi fîmes partie de ce lot moins prestigieux. Je lisais ainsi quelques poèmes tirés de mes Chansons à lire :

    Le jardinier; Ficelle; Genèse; Métis

    puis le dernier écrit, donc inédit: La Kase.

    L'ami André assura les prises de vues qui permirent le montage ci-dessus et capta aussi quelques textes sur un discret mais efficace enregistreur.

    Notre production eut l'honneur d'être appréciée par de charmantes et passionnées animatrices du Club des Amis de la Poésie et, d'emblée, il nous fut proposé de donner des textes pour un prochain numéro de la somptueuse revue Orphée éditée par cette association qui accueille aussi dans ses pages graphistes, sculpteurs, peintres, photographes...
    En résumé de la soirée: que du bonheur! Et rendez-vous est pris, bien entendu, pour la prochaine occasion.
    Chaque premier mercredi du mois n'hésitez pas à venir déguster des textes savoureux dans une ambiance conviviale: l'entrée est gratuite et l'accueil chaleureux que vous ameniez vos vers favoris ou simplement vos oreilles et vos yeux.


    Contacts:

    Piano Bar Paillard Baie de l'orphelinat (à côté Mr Boeuf) 26.28.80
    Club des Amis de la Poésie: 25.21.26 - leman@mls.nc - BP 1898 Néa 98845
    Revue Orphée: réalisée par Edit'Publications 27.78.07 - prix 650 CFP


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    Damien Faugerolles - mél : cyberdam@mls.nc

    Défense de l'environnement, contre le projet Gor.Nick.
    Historique, informations, courriers, lettres ouvertes...


     





     

     

    Méditation Vipassana

    03/08/2006 12:23

    Méditation Vipassana




    MÉDITATION VIPASSANA


    Grande première en Calédonie!
    Tandis qu'à Tahiti se déroule une retraite de 10 jours tous les ans depuis plus de dix ans, nous avons inauguré la méditation Vipassana sur le Caillou fin janvier 2006.

    La session s'est déroulée dans les locaux du Lycée Apollinaire Anova à Païta grâce à l'hospitalité de son sympatique directeur.

    A l'initiative de Jean-Marie, président fondateur de l'association, deux enseignants canadiens francophones, acceptèrent de superviser cette première calédonienne avec coeur et justesse.

    Comme le veut aussi la tradition, les "anciens" ayant pratiqué Vipassana  sous d'autres cieux, firent office de servants : moteurs de la vie de la communauté et exemples pour les méditants débutants.

    Malgré le peu de publicité, le nombre de ces derniers se monta à une quarantaine de personnes dont la plupart n'avait aucune expérience dans le domaine.

    Pourquoi trois fois plus de femmes que d'hommes? Bonne question...

    Quelque soit son milieu social, son parcours de vie ou son âge, à l'exception de trois abandons dès les premiers jours, chacun arriva au bout de cette aventure humaine extra-ordinaire.

    Désormais, les nouveaux initiés peuvent se réunir à volonté pour des scéances plus courtes:

    • heures de méditation quotidiennes pour les plus fervents
    • réunions hebdomadaires
    • retraites de six heures mensuelles...


      Présentation de sites sur la méditation VIPASSANA, plus particulièrement le site francophone.  

    Vipassana sur Internet

    Adresses des sites

    le site francophone:
    le site international (anglais):

    La Méditation

    Vipassana, qui signifie voir les choses telles qu'elles sont réellement, est une des plus anciennes techniques de méditation de l'Inde.

    Depuis l'époque du Bouddha, Vipassana a été perpétué jusqu'à nos jours par une chaîne ininterrompue de professeurs.

    La technique est enseignée à l'occasion de cours résidentiels de dix jours, pendant lesquels les participants observent un Code de Discipline établi, apprennent les bases de la méthode, et pratiquent suffisamment pour expérimenter ses résultats bénéfiques.

    http://www.french.dhamma.org/vipassa.html#Introduction ; La tradition ; Les cours

    Goenka

    Une biographie de Mr. S.N. Goenka, professeur de méditation Vipassana dans la tradition de Sayagyi U Ba Khin, de Birmanie (Myanmar).
    La technique que Mr. S.N. Goenka enseigne s'inscrit dans une tradition qui remonte au Bouddha. Le Bouddha n'a jamais enseigné une religion sectaire ; il enseigna le Dhamma - la voie de la libération, qui est universelle.

    http://www.french.dhamma.org/goenka.html

    Code de discipline

    Les règles de vie en commun lors d'une retraite Vipassana.

    http://www.french.dhamma.org/code.html#Introduction ; Emploi du temps ; Financement

    Art de vivre

    Un article basé sur un discours public prononcé par Mr. S.N. Goenka à Berne, en Suisse, en 1980.
    • Chacun recherche la paix et l’harmonie
    • Il faudrait vivre en paix avec soi-même
    • Comment se met-on à engendrer de la négativité ?
    • Une solution au problème?
    Observer la réalité telle qu’elle est en observant la vérité intérieure, c’est se connaître soi-même de fait, par expérience.

    http://www.french.dhamma.org/art.html

    Formulaires d'inscription

    Formulaires d'inscription à télécharger:

    Téléchargement direct:


    La retraite 2007 se déroulera dans le même lieu avec les mêmes enseignants
    du 28 Janvier 2007 au 8 Février 2007.

    Tous renseignements : vipassana-nc@lagoon.nc



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    La kase

    29/07/2006 00:00

    La kase


     La Kase


    Même les étrangers face au beau paysage

    Pressentent les allées et les socles sans âges

    Car en pays kanak la nature est humaine

    Que l'on admire un lac la montagne ou la plaine


    Hérissements serrés des géants colonaires

    Touffes de cocotiers et buissons de mystères

    Cordylines gardiennes et banians séculaires

    Éternisent la vie si courte des grand-pères


    Les esprits libérés de leur fourreau de chair

    Discrètement ne cessent d'habiter les lieux chers

    Visités rarement car ils font un peu peur

    Aux enfants maintenant leur mémoire leur honneur


    Mais un beau jour la brousse frémit sous le couteau

    Et le tertre patient connaît un renouveau

    Paroles et présents revivifient l'accord

    Entre les gens vivants et ceux que l'on dit morts


    Le chef le plus puissant n'est rien sans ses sujets

    Le plus humble des clans maitrise les secrets

    De pans de la culture qu'il doit harmoniser

    Pas un ne doit manquer pour bâtir un succès


    Les gens de la montagne en quête de poteau

    Les paysans soignant l'igname le taro

    Les pêcheurs les chasseurs tous se lêvent très tôt

    Pour l'honneur de son clan on n'en fait jamais trop


    Non ce n'est pas un bois mutilé orphelin

    Car si la vie de l'arbre en ce jour a pris fin

    Des racines d'esprit ont changé son destin

    Dressé par la ferveur il incarne l'humain


    Autour de l'axe en vie danse le peuple en fête

    Une chorégraphie empressée vers sa tête

    Liant poteaux et pannes et chevrons et gaulettes

    L'aiguille va et vient dès que la paille est prête


    Quand la flêche faîtière surplombe l'édifice

    L'âme des vieux planant sur leurs filles et fils

    Protège l'existence de tous les maléfices

    Et l'on mange et l'on danse on sèche des calices


    Pointe dorée semblant vouloir crever le ciel

    Discret dôme trapu comme goutte de miel

    Les cases si variées quand on use de l'oeil

    Offrent la même ambiance dès qu'on passe le seuil


    Enceinte chaude et close comme un envers du monde

    Y tourne la parole que le calme féconde

    Autour d'un feu de bois qui fait danser les ombres

    Pour chasser les soucis les frayeurs les plus sombres


    Si profond le sommeil apaisant corps et sens

    Chaque matin se vit comme une renaissance

    Eblouie d'un soleil qui parait toujours neuf

    À celui qui s'étire comme au sortir de l'oeuf



    Ce poème a été écrit sous l'impulsion de Sylvain Moutault, artiste plasticien actuellement en formation en métropole. Comme moi, il a construit une case avec l'aide d'amis kanaks et s'en est servi comme lieu de vie à La Coulée, au Mont-Dore.


    Damien Faugerolles

    mél : cyberdam@mls.nc

    Qui suis-je ?  Mon CV et une courte biographie sur VIP-blog...
    Mais aussi aller à Pourina sans se mouiller les pieds!!!

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    Esclavage moderne

    15/07/2006 09:12

    Esclavage moderne


    Développement économique ou barbarie ?

    Un témoignage de l'intérieur : à Goro pas moyen de lire...

    Je suis en train d'essayer de vendre mes Kahiers  Sauv@ges au patron d'un Tabac-Presse du centre ville. Vu la passion qui m'anime, il pense avoir besoin d'un peu de temps pour m'expédier et propose : "Attendez, je termine avec ce Monsieur, comme ça on sera plus tranquille."
    Le client fait visiblement partie des gens aisés ce qui n'empêche pas le sens de l'humour : "Comment ça ? Vous n'êtes pas tranquille avec moi ?"

    Le commerçant se défend : "C'est pas ce que je voulais dire... Mais ce dont nous parlons ne vous intéressera pas... à moins que vous désiriez en acheter un ?"
    Le coup d'oeil sur mes ouvrages est ponctué par un : "Pour Goro, c'est vraiment pas la peine..."

    Je percute aussitôt : cet homme est un cadre travaillant sur le chantier du Sud.  Le commercial en moi fond sur l'occasion : "Justement, quoi de mieux pour meubler les longues soirées au désert que la lecture ?"


    Il me jette un regard désabusé : "Là bas, c'est l'esclavage moderne, on n'a pas le temps ! On travaille sept jours sur sept !

    Ils ont rétabli l'esclavage juste pour nous !"

    Je lui mets sous le nez Gogos et gaga avec enthousiasme : "Hé bien, avec ce que vous venez de dire, je suis sûr que celui-ci va vous toucher !"

    Il tente une dernière manoeuvre : "Je n'ai même plus 500 francs."

    Je rafle les 400 de monnaie qu'il vient de récupérer en expliquant : Ce n'est pas un trop grand sacrifice pour voir mon ouvrage arriver sur le chantier ! Et quand vous lirez mes propos outranciers, quand vous découvrirez que j'ai employé des termes aussi inconvenants qu'esclavage pour décrire ce qui se passe dans le Sud, vous repenserez à ce que vous venez de nous raconter !


    Cette personne ne fait pas partie des plus défavorisés, loin de là... Pourtant il a l'air bien remonté !

    Alors, que dire de la main d'oeuvre locale, des travailleurs importés, qui subissent la même pression pour un salaire bien inférieur ? Auront-ils un jour la parole ?

    Pour la petite histoire, le buraliste refusa le pourcentage que je lui proposai pour cette vente effectuée sur son comptoir...

     

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    Kaléidoscope

    03/07/2006 03:51

    Kaléidoscope


    Sur la photo, c'est bien la plage de l'histoire, mais pas le même jour.

    La préface de Boomerang: Kaléidoscope

    Ne vous inquiétez pas, ceci n’est qu’une histoire !

    Un petit attroupement s’est formé sur la grève de Pourina autour d’un objet fort banal abandonné parmi les lambeaux d’algues, les coraux morts et quelques coquilles roulées.

    Une série de rouleaux assourdissants, fracassant le talon de la plage, a maintenu le silence du groupe quelques dizaines de secondes, aussi, chacun a contemplé la «chose» sans être influencé par la parole des autres.

    Voici leurs pensées… qu’ils ont eues en même temps bien sûr, mais que pour une question de confort de lecture évidente, je retranscris les unes après les autres.

    Shantou, la frileuse : Tiens, voilà un joli morceau de bois pour mon feu du soir, il commence à faire frais la nuit.

    Raoul, le randonneur : Ha, un bâton de marche qui tombe à point nommé, pour soulager ma cheville enflée.

    Zochami, le pêcheur : Ma foi, cette forte gaule emmancherait à merveille mon nouveau fer de harpon à carangues.

    Un termite, passant par là : Quel casse-croûte au parfum délectable!

    Bernard, le botaniste : On dirait bien un jeune tronc d’arbrus rarissimus ; je dois absolument le rapporter au labo!

    Jasmine, la petite : Hii ! Il ressemble au gros serpent noir qui m’a fait si peur l’autre jour!

    Damien : Justement je cherchais un petit montant de porte pour ma cabane à ignames.

    Hubert, le gamin : C’est pas vrai! c’est MON épée, je l’ai perdue ce matin en jouant…

    Axel, l’autre gosse : C’est pas vrai! c’est MON épée, je l’ai perdue ce matin en jouant…

    Hilarion, le vieux kanak : touchez pas à ça vous autres… je reconnais malgré l’usure une ancienne flèche faîtière de mon clan roulée par la mer pendant des années.

    Agripine, la grand mère : C’est un peu trop gros pour astiquer ces saletés de gosses mais au moins ça leur ferait peur…

    Au fur et à mesure du passage sur la plage de nouveaux curieux, l’objet devint en vrai un abri pour un minuscule crabe et trois puces de mer, et en imagination une tringle à rideau, une nouvelle flèche faîtière, le symbole de l’élan de la Nature vers la rectitude et la droiture, un élément de barbecue ou son combustible, un siège de balançoire, une sculpture abstraite, un sous-marin pour-jouer-tous-les-deux-avec, la preuve que la Nature est dévastée par des inconscients, etc.

    Mais par un étrange effet du hasard, à chaque fois que l’un des passants se penchait pour ramasser la «chose», il se cognait la tête à celle d’une autre personne tentant la même manœuvre. Les deux repartaient, chacun de son côté un peu étourdi sans bien comprendre ce qui avait pu lui arriver… Aussi, en fin d’après-midi la marée haute reprit l’épave que plus personne ne revit.

    Mais revenons à l’attroupement du début : à première vue, ils regardent tous la même «chose». C’est en observant les pensées que l’on s’aperçoit que chacun a une vision différente, comme s’il observait au-travers des lunettes de sa culture, de ses motivations personnelles.

    Les termites, les crabes et les humains, enfants ou adultes, n’ont pas la même taille et donc pas la même position par rapport à l’objet. Leurs yeux n’ont pas les mêmes capacités et produisent des images totalement différentes. De même l’utilisation que veut faire le termite de la «chose» est tout à fait différente de celles auxquelles peuvent penser le crabe ou un humain.

    De surcroît, au sein de la même espèce, on s’aperçoit que ce qui fait peur à quelqu’un, peut attiser la convoitise de son papa. Et au sein d’une même tradition, les visions de montant de porte, manche de sagaie ou flèche faîtière, sont bien différentes aussi.

    Bien des disputes ou conflits humains viennent de ce désaccord non pas sur les choses mais sur la façon de voir les choses :

    — Tcha! il est super comme hampe de harpon! Et puis d’abord! je l’ai vu le premier!

    — Ça va pas ! Si c’est un arbrus rarissimus il faut absolument l’amener au labo !

    — Arrêtez de crier comme ça! Il me fait peur le machin tout noir!

    — Nananère… elle a la trouille! Et pis c’est pas un machin noir, c’est mon épée!

    — Non ! Menteur ! C’est MON épée!!!

    — Y’a pas de labo qui tienne! la flèche sacrée de mes ancêtres!!! Y manquerait plus que ça!

    — Je suis blessé moi! J’ai besoin de ce bâton de marche!!! pour ma cheville…

    — Bon pour mettre tout le monde d’accord! Je le prends pour mon feu, comme ça il n’y aura plus de problème!

    — Tous les autres en chœur : NON ! Mais ça va pas!!!

    Et tous les conflits persistent grâce à une imperméabilité, un refus de recevoir la réalité de l’autre, chacun étant bien plus préoccupé à étayer sa propre théorie qu’à faire un pas vers les «élucubrations» des autres.

    — Je te dis que c’est un bois de harpon ! C’est bien la mer qui l’a donné, alors c’est sûr que c’est pour attraper des poissons.

    — Menteur ! Je reconnais ce bois qui fait les flèches surplombant les cases de ma famille depuis le temps des vieux.

    — Vous êtes des bandits! Vous n’avez pas le droit de priver la science!

    — Vous êtes malades! Vous voyez bien que je suis blessé!

    — Vous êtes fous de vous disputer pour un vulgaire bois de chauffage!

    — C’est toi qu’est folle! C’est mon épée!

    Bien entendu, ceux qui sont imperméables à la réalité de l’autre les accusent de bizarrerie, folie, méchanceté, maladie, mensonge… A court d’arguments, on en vient aux insultes…

    — Ignare! Touche pas à ça ou je t’en colle une!

    — Ce vieux fou qui me traite d’ignare! C’est la meilleure!

    — Si! Je vais le toucher! Et pour te le flanquer sur la tronche! Abruti!

    — Hiiiiiiiiiiiiiiii!!! Hiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!


    Les disputes entre parents et enfants, entre frères et sœurs, les scènes de ménage, les conflits sociaux ou les guerres fonctionnent tous sur le même principe qui consiste à rendre l’autre méchant, malade ou fou, au lieu de s’ouvrir à sa culture, à sa façon de voir les choses.

    Certaines personnes se disputent sans arrêt, avec tout le monde ou la même personne tout au long de leur existence. A une autre échelle, certaines nations de notre Monde sont perpétuellement en guerre contre de nouveaux ennemis ou contre les mêmes depuis toujours.

    A côté de ceux-là nous pouvons croiser des personnes au sourire éternel, qui coulent des jours paisibles, des pays tranquilles où il fait bon vivre.

    Il y a donc un truc, un art du compromis, une façon de communiquer, quelque chose de profond à comprendre permettant de se situer plus souvent dans la diplomatie que dans l’affrontement, plus souvent dans la curiosité vis-à-vis de l’autre que dans la crispation, l’enfermement dans sa propre vision… plus souvent dans la construction que dans la dispute.

    Je vous laisse découvrir le récit des aventures de Léon et Valina, tout de suite, c’est promis ! Son but premier est de vous divertir. Mais si vous êtes astucieux, vous découvrirez que les chamailleries des autres et leurs façons d’y mettre un terme sont très instructives… même si votre petite amie ne porte pas de dent de cochon spiralée dans le lobe des oreilles…

    …ou votre copain, d’hameçon de nacre dans le nez.

    Je ne conseille à aucun enfant de quitter sa famille parce que l’on veut faire de lui un héros : cela ferait beaucoup trop d’orphelins… et ce n’est pas par cruauté que j’ai arraché Léon à son Île natale, mais pour montrer que malgré le rejet unanime de tout son peuple, il part quand même avec sa culture.

    Il va découvrir sa propre imprégnation culturelle en rencontrant Valina qui ne parle même pas la même langue que lui, par comparaison. Puis découvrir que même quand on parle la même langue les mots ne disent pas forcément la même chose pour tous ceux qui les emploient ; puis…

    …excusez-moi ; ce que j’écris est très intéressant mais je vous ai promis de vous laisser lire votre bouquin « tout de suite » il y a bien des lignes déjà et si je continue à bavarder vous risquez de trouver que j’exagère à juste raison.

     

    Merci de la visite et bonne lecture.

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